Historique de la foire de la lavande de Digne-les-Bains

C'est en 1921

La Foire de la Lavande en pays Dignois voit le jour. Placée sous l’égide de l’Office Départemental Agricole, son unique vocation réside alors dans la valorisation de la production des huiles essentielles distillées dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. La manifestation ne dure qu’un jour et se limite à une exposition de flacons d’essence. Les années passent et la foire s’étend.
Les lavandiculteurs bas-alpins voient arriver leurs homologues des départements de Vaucluse, Drôme, Lozère, Var mais aussi cher et Moselle et se diversifie en accueillant des exposants de miel, pâtés, truffes, matériel agricole et même de meubles en 1949.

1953, c'est le grand départ

La manifestation devient à part entière une foire-exposition à caractère commercial, industriel, artisanal et agricole et s’étend sa durée à quatre jours. Quelques années plus tard, elle adhère à la Fédération Française des Foires et Salons et acquiert ainsi une renommée nationale.Gagnant en envergure elle déménage à plusieurs reprises : des locaux de la Chambre de Commerce à sa naissance, elle passe par la place Général de Gaulle,la caserne Desmichels, la place du Tampinet et enfin, s’installe au Palais des Congrès.
Ce n’est qu’en 1993 que le comité, désireux de faire partager ce parfum de lavande et ces jours de foire au centre-ville, décide de ramener l’événement sur la place Général de Gaulle. 1995, les journées lavande sont nées du désir de rénover la traditionnelle Foire de la Lavande, née en 1921.

Les principaux changements opérés en 1995

Gratuité de l'entrée, implantation au cœur de la ville, nombreuses animations, invité d'honneur, etc., ont porté leurs fruits et ont permis de redonner à la Foire de Digne une place de choix dans son secteur d'activité. Ainsi, de 14 000 visiteurs en 1994, la fréquentation est passée à 25 000 visiteurs en 1996 et 30 000 en 1997. Un questionnaire rempli par tous nos exposants (100 en 1997, soit plus de 130 stands) Nous permet d'annoncer les chiffres suivants :
- 81% de satisfaits et très satisfaits, et qui ont déclaré avoir atteint leurs objectifs, pour les différents domaines,
- l'implantation recueillie 75% des suffrages positifs,
- l'animation 87%,
enfin, ce qui conforte notre manifestation dans son image de convivialité : les exposants se sont déclarés à 90% de satisfaits.

Les foires à l'époque de Pierre Gassendi

Si la Foire de la Lavande en pays Dignois est un rendez-vous incontournable pour l'agriculture et le commerce local et régional, depuis maintenant 76 ans, la Ville de DIGNE était bien avant un lieu privilégié dans l'organisation de foires. DIGNE a toujours connu un commerce actif.
L'illustre Pierre Gassendi, dont la statue trône au milieu de la place, et donc de la Foire, décrivait dans un de ses ouvrages ce qu'il en était à son époque, au XVIIè siècle. Digne était alors un haut-lieu du commerce régional et comptait 10 000 habitants alors que Marseille en comptait à peine 30 000…

Les Foires de DIGNE avaient lieu quatre fois par an : les lundis, mardis et mercredis après la fête des Cendres, pour la fête Dieu, la fête de la Saint-Julien le 28 août (déjà !) et après la Toussaint. Ces rendez-vous forains sont alors connus dans toute la région, notamment parce que l'on y trouve un grand nombre de bêtes d'élevage : moutons, chèvres, chevaux, bovins sont alignés à l'extérieur de la ville, à l'endroit où se trouve notre foire actuelle.

Déjà en 1437

Ce lieu, destiné à devenir un des poumons du centre-ville actuel, s'appelle alors le Pré aux Foires. Selon Pierre Gassendi, déjà en 1437 la ville transférait la Foire du Bourg vers le Pré aux Foires. A l'intérieur de la Ville, dans les rues et sur les places, s'étalent marchands de cuirs, parfumeurs qui vantent les vertus des plantes aromatiques, marchands de salaison, de tissus, etc. Les habitants louaient alors des boutiques, ou le devant de leurs maisons, pour permettre aux exposants de s'installer.
Les produits ne manquent pas ils sont déjà multiples et variés et, plus que la lavande, c'est alors la " prune perdigone " qui a les faveurs du public et qui est la grande spécialité de Digne. Pour votre information, " perdigone " vient de " perdrix " car la couleur de ce fruit est semblable à la couleur de la gorge des perdrix il y a également des laines travaillées ; des croûtes de cuir ouvragées par les " corroyeurs " qui faisaient sécher les peaux de bœuf à l'entrée de la ville.
Les Dignois comprendront désormais pourquoi le quartier Soleilboeuf, où se trouvent désormais les Archives départementales, fut ainsi nommé. Ces peaux étaient exportées jusqu'en Piémont et en Savoie. Face au succès de ces rendez-vous commerciaux et agricoles, il faudra agrandir le Pré aux Foires. Ce sera au XVIIIè siècle sous l'impulsion du Préfet Lameth.